1. |
MINUTE
03:36
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l’eau a coulé par la gouttière
coup de pagaie dans le gazon
on se croirait à la rivière
je ne quitte plus son lit
on n’enfile plus les hameçons
tout a fondu dans la prairie
s’ouvre la porte cochère
puis on brûle les ponts
les amis défilent en rang vers une même maison
ne sait plus qui est qui lorsqu’on les voit de face
de la poupe à la proue ça se colle au cul
elle a changé de nom mais c’est toujours l’avenue
minute papillon
on a retrouvé le corps
et c’est la même chanson
minute papillon
quitte à compter les corps
on aura coupé le son
vie de chien vent d’insouciance
soudain le soleil s’efface
sur la grève dans le silence
à grande bouche
on a vu couler le ferry
puis un bougre s’avance
offre d’emploi pour un messie
mon double s’offre la chance
puisqu’il se suffit
ça se prend pas pour de la tarte
et qu’à cela ne tienne
j’entends le beat et ça craque
ça kick ça peak et ça pogne
devant moi la mer comme à l’italienne
ma montre s’agence au souffle des marées
raz-de-marée au rez-de-chaussée
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2. |
COUCOU
04:31
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j’ai un faible pour des mottés
des cancres des châtiés
s’abreuvant à tout goulot
quitte à perdre la santé
j’ai un fort pour des bozos
des bandits des antihéros
c’est pour le bien d’un idéal
que j’en prends et que j’en laisse
je veux seulement vivre
sans devoir gagner ma vie
jusqu’à perdre mon temps
s’il le faut
il le faut sûrement
y’a pas de mal à se mettre au tapis
en plein jour comme la nuit
faire l’amour à n’importe qui
j’ai dans le regard une absence
quand va savoir ce qu’on attend de moi
la démarche d’un arlequin
mon costume à losanges
j’ai dans le pas une errance
petit bonhomme de grands chemins
qui ne mènent en somme à rien
tant que renaissent la soif et la faim
le coq a chanté le jour
ça se remonte les manches
de bon matin à la basse-cour
y’a pas de crime pourtant la potence
et je veux seulement vivre sans devoir
je veux mourir aux portes d’un pays
sous l’ordre d’un président
dans la course où je m’enfuie
j’arrive au dernier rang
de bonne guerre
c’est dans l’air du temps
ça te gruge les nerfs
ça te creuse les joues
ça fait son nid dans le chant
comme d’un coucou
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3. |
MOSCOU
03:20
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oh c’est la pitié qui me traîne
car l’appétit n’a plus de goût
je me sens tendre vers la haine
et je vis de patates et de choux
se pourrait-il que rien ne freine
la vaine envie de voir moscou
panique à la place publique
malaise sur le fond des choses
illustre peur d’un apathique
serait d’en oublier la cause
ça reste un cauchemar érotique
l’un se souvient l’autre s’impose
abattre des murs de carton
qui s’ouvre sur l’appartement
j’exige mes parcelles d’horizon
je veux ma place parmi les grands
on m’offre une vue sur le balcon
je n’ai rien
pas même un enfant
la pression monte à la bouilloire
et le silence a quelque chose de chantant
comme le silement d’un vieux char
ça se sait et ça s’entend
l’étincelle dans le soir
mettra le feu à la rampe
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4. |
JOSÉPHINE
03:58
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on prend toujours un train
on ne va jamais jusqu’au bout
je rentre à la maison
j’ai la barbe à mon cou
par la fenêtre les champs de papaye
l’étendue de nos rêves
qui se perdent dans le regard des autres
mon cœur qui déraille
sens dessus dessous
suffira d’un retard pour un amour fou fou fou
joséphine
t’as pas l’air bien maligne
à toutes les gares je m’imagine
dans tes yeux noirs mon orpheline
joséphine
ce que tu sais me faire voir
de ton point de vue
joséphine
n’importe où mon toutou
on y sera parfaitement bien
camel au bec
cosmo à la main
ça tire et ça pousse comme en 80
mais l’air et l’eau
la vie suit son cours
et l’or est dans la lumière
le petit jour se referme
quai de gare
au bout de ta laisse
laisse-moi te parler de nous
drôle d’hasard
le train repart
vers on ne sait où où où
et ça fait chou chou chou
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5. |
FETTUCCINE
04:21
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you’re my popcorn baby
my popcorn baby
you’re my popcorn baby
mes doigts font du tap dance
sur tes ailes full of romance
mon corps au rythme du love you
sur ta peau qui résonne partout
you’re my hamburger baby
my hamburger baby
you’re my hamburger baby
dans le penthouse de ton cœur
je peux oublier toutes mes peurs
nous deux on est en fête
comme deux aspirines dans un mal de tête
you’re my fettuccine baby
my fettuccine baby
you’re my fettuccine baby
on saute comme du champagne
night and day à la ville à la campagne
dans la samba de nos pouls
on se débat comme deux fous
you’re my caviar baby
my caviar baby
you’re my caviar baby
deux idoles neuves debout
et mes dents dans ton cou
youhou mon doux youhou
mon chou mon toutou mon hibou
you’re my vampire baby
my vampire baby
you’re my vampire baby
you’re my ritz baby
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6. |
LA BELLE ÉPOQUE
04:09
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un point noir
quelque chose à l’horizon
on remarque sans doute qu’il grossit
on suppose que coûte que coûte
nous réapparaîtrons
sur la plage
tout est renversé
tempête au mois de mai
y’a pas la trace d’un évadé
pas d’enfant
pas de ballon
nous avançons
comme les premiers
toujours tatillons
vers ce qui n’a jamais été
que ce qui nous échappait
nous allons droit devant
sans s’arrêter
vers le fond
vers la fin
vers la fête
y’aura des pinatas
des pinas coladas
la belle époque
des troubadours
des bienvenus
des bonjours
en quelque sorte
des fous du roi lancent tes rires en éclats
on n’en revient pas
un point noir à l’horizon
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7. |
UN ABRI
03:24
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je porte en moi un abri
un petit abri
une fleur d’insomnie
un abri où on ne meurt jamais
où pleure le vent mauvais
de pas être un pays
je porte en moi un abri
où la nostalgie engendre l’amour de chaque seconde
un abri
d’immenses vagues et montagnes
qui ne font que monter
sans creux ni vallées
je porte en moi un abri
où je me cache la nuit
je ferme les yeux et j’écris
je le sens dans mon ventre qui grandit
qui me cherche et me suit
comme on suit un ami
je porte en moi un abri
où on peut être anormal
sans dormir à l’hôpital
un abri
si impossible qu’il m’effraie
et certains soirs je voudrais l’engloutir dans l’ennui
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8. |
LÀ-HAUT
04:27
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l’arbre pliait déjà sous le poids
d’un même visage dans les nœuds du bois
un regard a gâché mon ballant
des cris se gaspillent en m’appelant
depuis ma chute est mon véhicule
un taxi a perdu son client
et je ne pris que pour l’instant
d’un corps au sol qu’il percute
marteau à la corde d’un piano
crinière à la forme d’un chapeau
douleur à la veille de passer
là où les doigts se font aller
vue d’en bas
tout semble bien là-haut
et je ne sais que dire
de ces armées de terre
qui s’offrent tous les droits
allons tout foutre en l’air
dans l’amour et la joie
tous les oiseaux de nuit seront des oiseaux de proie
à bas le temps perdu
je ne sais plus où me mettre
de longs dalots devant la chaîne stéréo
j’attèlerai mes grands chevaux
n’auriez-vous pas reçu ma lettre
une guerre a saigné un empire
pourtant je reste sous son emprise
la peur s’ennuie de son plaisir
l’ignorance a perdu son désir
couronnement d’un avenir vertueux
testament de mon enfance
résidera dans ces aveux
l’étendue de ma confiance
vue d’en bas
tout semble bien là-haut
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9. |
TENNIS
03:45
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mon ventre s’allonge
pour toucher ton nombril
c’est un centre du monde qui s’étend jusqu’ici
un signe de bienvenue
tout près de la sortie
le sourire d’un ami sur des lèvres inconnues
c’est un soleil qui dégrise
à la volée à la ronde
si bien que dans l’ombre l’on s’épuise
je ne cherche plus les mots
pour te dire qu’à la fin de la partie
je serai parti
on enfile ses habits
on lasse les godasses
et si le regard est de glace
vois ce que le cœur en dit
un avant-goût de rien
un présent qui s’invite
on me prend par les yeux
on m’offre un léger coup de vieux
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Mathieu Bérubé Montreal, Québec
La banlieue de Saint-Eustache a vu naître Mathieu Bérubé par un clair après-midi de 1993. Il a depuis achevé ses études inférieures et étudié la guitare classique, raffiné son style et distingué ses manières. Il s’agit d’une poésie ludique orientée vers l’autre ; le désir et la sensualité. ... more
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