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Saudade

by Mathieu Bérubé

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1.
Armistice 03:52
en pluie ou en grêle de bonheur ou de colère tombent nos peines crampons ou bas de laine elles nous ont écrasés c’est long que c’est long les jours resteront les mêmes mais c’est beau que c’est beau malgré moi je t’aime malgré nous on sème la haine encore une fois je m’abandonne à toi ton corps une proie qui s’abandonne à moi délivre mon corps des cernes de notre histoire tremblent nos torses bombés de nos écorces ils nous ont déformés c’est long que c’est long les nuits ne sont que des vigiles mais c’est beau que c’est beau malgré moi je t’aime malgré nous on sème la haine la vie me cerne la vis se sert deux vertus se révoltent en vices je vois l’amour en temps de guerre comme deux coups de canon pour l’armistice je te déleste de mes ennuis pour mieux revenir à nos moutons la lumière tombe avec la pluie pour un homme de moins dans le peloton encore une fois je m’abandonne à toi ton corps une proie qui s’abandonne à moi
2.
Pieds nus 04:01
j’ai creusé la terre à la pelle hier un appel à l’aide un échange de pelle à cuillère en un rien de temps un espace si grand j’y ai enterré quelques pensées pour te plaire j’ai goûté à l’eau d’une rivière la nôtre libre de crier libre de cracher ton parfum amer j’y ai même découvert le passé des autres j’y ai certainement noyé tous mes hivers mais quand on aura fait tout ce qu’on peut le vent va nous souffler dans l’dos ça va aller mieux j’oublierai les peines et tes yeux mais en attendant que ça n’arrive jamais les feuilles tombent et bercent nos plaies pour être heureux j’ai traîné des restes de tempête toujours pieds nus dans l’automne prêt pour la neige des pas immensément doux tapissés de velours j’ai laissé derrière notre cortège notre lumière montréal brûle de tous ses arbres traître de mourir traître de partir sans nous mais quand on aura fait tout ce qu’on peut le vent va nous souffler dans l’dos ça va aller mieux j’oublierai les peines et tes yeux mais en attendant que ça n’arrive jamais les feuilles tombent et bercent nos plaies pour être heureux quand on aura fait tout c’qu’on peut le vent va nous souffler dans l’dos ça va aller mieux quand on aura fait tout c’qu’on peut ça va aller mieux
3.
Polichinelle 05:39
comme ça m’a plu d’être géant un peu de contrôle à la dose ce sont mes mains pleines du volant de nos accidents que j’endosse pour attendrir les glissements sonner l’alerte pour qu’elle fausse j’en ai fait de doux tremblements la poudre des gens qui explosent d’entrée ou de sortie de matière polichinelle dans l’brasier à la paix comme à la guerre rien ne vaut mieux que tes jambes en l’air cafard à fourmis de reins accusés de mes petites morts habillées de tes petits riens de grâce d’elles même je t’endors adulé sans être vain bien au-dessus de ton corps le mien m’est revenu en main mais je n’en reviens pas encore d’entrée ou de sortie de matière polichinelle dans l’brasier à la paix comme à la guerre à la ville comme à la mer mieux vaut ne rien garder pour soi rien ne vaut mieux que la chance qu’on a mieux vaut ne rien penser trop bas rien ne vaut mieux que tes jambes en l’air
4.
les verbes que tu choisis ne s’accordent pas au passé j’ai vendu ma mémoire le temps que l’on a vu va savoir pourquoi a passé s’est pendu pour un soir de grand jour réapprivoiser l’amour réinventer le quotidien ni dieu ni maître au devant de tes seins une corde en toi qu’on ne peut pas tirer une faim en moi qui peut me dévorer une fin en soi de ne pas voir la fin l’espace qui nous est nôtre de fil en aiguille file en douce la patience tourne mes pouces de but en blanc ta colline et son flanc me sont permis étendus en chien de fusil pour désapprendre l’ennui m’endimancher de mes moyens ni dieu ni maître au devant de tes seins une corde en toi qu’on ne peut pas tirer une faim en moi qui peut me dévorer une fin en soi de ne pas voir la fin et je t’ai sur le bout de la langue en chien de fusil ce n’est que deux fois rien un hasard en moins au dépend de la chance au pied de tes pas au confort de tes hanches
5.
Le huard 02:15
je veux perdre mon temps avant de voir c’qu’il y a dehors chercher autrement un endroit où me poser un endroit où me cacher je veux devenir grand surplaner les décors qu’on a placé devant moi qui font de l’ombre à ce qui reste d’un soleil y’a pu d’chemin qui mène à toi j’irai n’importe où j’me croise les doigts aucun destin ne m’appartient je suis déjà là où j’serai encore demain
6.
Halle Berry 04:45
se retrouver pour mieux se quitter dans la foulée les pas des uns ne sont pas les nôtres se dessiner pour mieux s’oublier à l’envers les miroirs cassent lorsqu’ils nous regardent partir ensemble pour mieux s’enfuir l’un de l’autre loin de l’aube l’art des fautes et on pourrait faire autre chose que perdre la tête la folie ne laisse pas que des airs de fête au creux des bras contre la poussière et les gants de fer faudrait pas s’entêter à devenir amer entre tes seins comme au cinéma américain tourner la langue pour mieux s’embrasser l’idéal de tous les verbes qui font jouir fermer les yeux pour mieux s’endormir illusoire des heures à tuer dans le noir se réveiller pour mieux rêver l’un à l’autre loin de l’aube l’art des fautes et on pourrait faire autre chose que perdre la tête la folie ne laisse pas que des airs de fête entre toi et moi armé jusqu’aux dents j’en ai plein les bras des couteaux qui ne font que voler trop bas la lumière ne s’éteint pas et on ne fera pas le poids devant le cinéma américain se réveiller pour mieux rêver l’un à l’autre loin de l’aube l’art des fautes si toi t’es halle berry moi je suis qui
7.
j’ai fait un croquis de ton visage j’pas bon en dessin ça l’air de rien j’ai pris une photo une image y faisait trop noir y’a rien à voir si l’oubli reste dans la mémoire la commode pleine mais pas d’tiroirs si le temps passe et nous échappe on va frapper l’impasse avant d’être s’a map même le chauffage dans le tapis laisse les pieds froids de jour et d’ennui comme si on avait jamais pensé à fermer les fenêtres en février dehors la chaussée sabotée par la neige on chausse nos bottes blanches devenues beiges mon poisson s’est sauvé en l’air il s’est envolé sur le plancher la plante dans mon salon perd ses eaux avorte subitement le projet de vivre plus longtemps mais pour l’instant j’ai peur de sortir de mon appart’ apathique tomber dans l’domaine public détruire ce qui ne m’appartient pas autre chose que mon mobilier ikea
8.
Ronds-points 03:55
j’ai oublié la joie comme un prénom à défaut de soi-même bouffon parmi les rois méchant parmi les bons il me restait ma reine belle comme un fléau bénite comme le sont les fidèles au baptême j’ai hissé le drapeau blanc de l’abandon à défaut de l’emblème sans point de retour je repars au gré des carrefours mais à peine rendu je retrouve mes peines perdues c’est peine perdue j’ai accroché en vain sur la corde à danser les vêtements que tu portais envers et avec tout ce qui se déhanchait pour ne plus me rappeler les jours que j’ai troqués pour des pichets de plaisir à rabais j’ai brandi le drapeau blanc de l’abandon à défaut de moi-même sans point de retour je repars au gré des carrefours mais à peine rendu je retrouve mes peines perdues c’est peine perdue sans l’ombre d’un parcours je n’espère plus que mes peines perdurent et enfin presque rendu je n’attends plus ton retour
9.
je l’ai prise dans mes mains pis elle s’est brisée je n’serai jamais pardonné la plus belle de tes tasses de thé on a dû attendre que la poussière retombe des fausses promesses et des alertes à la bombe un goût une odeur sur le plancher j’aimerais bien racheter mes fautes mais je ne sais pas où t’en trouver une autre je l’ai prise dans mes mains pis elle s’est brisée je n’serai jamais pardonné y’a des choses qui sont faites pour les regarder
10.
Cimetière 03:23
elle me fait voir le rose sous la peinture qui tourne au gris elle ouvre la fenêtre sous les barrures qu’on avait mises elle me ramène ici de l’endroit où j’étais parti elle me fait croire que rien ne meurt tout se perd tout ce qui a un peu de bon sens se déterre que l’amour va pelleter les déboires d’une bouffée d’air mais au cimetière j’commence à manquer d’air au cimetière je n’fais que creuser mon enfer au cimetière elle me prend par la main me raconte de belles histoires elle me traîne dehors pour me faire voir autre que noir elle me ramène ici de l’endroit où j’étais parti elle me fait croire que rien ne meurt tout se perd tout ce qui a un peu de bon sens se déterre que l’amour va pelleter les déboires d’une bouffée d’air que la lumière n’est jamais bien loin même en dessous de la terre mais au cimetière j’commence à manquer d’air au cimetière je n’fais que creuser m’enfoncer je n’fais que creuser mon enfer au cimetière
11.
pour oublier toutes les couleurs pour ternir toutes les solitudes j’ai inventé un jeu qui se joue à deux en noir et blanc pour faire pleurer l’homme en noir pour qu’explosent toutes les banques j’ai inventé une loi qui n’existe pas dans les rues et les ruelles toutes ces choses que l’on invente pour se faire à croire que l’on avance mais comme on perd rien pour attendre notre perte sera grande pour rassurer tous les enfants pour y ranger chaque monstre j’ai inventé un placard qui ne s’ouvre pas non ils ne sortiront pas pour m’endormir tous les soirs pour finalement t’oublier j’ai inventé un comprimé qui se fait valoir par son efficacité toutes ces choses que l’on invente pour se faire à croire que l’on avance mais comme on perd rien pour attendre notre perte sera grande notre perte sera grande non y’a plus rien à comprendre
12.
quand les heures qu’on invente se cognent entre elles l’horloge frappe un nouveau temps l’alarme réveille le présent pour trafiquer maintenant quand les airs qu’on fredonne me collent en tête des phrases qui s’animent avec ta voix qui revient enfin derrière dans mon dos à prague ou à zurich à beijing ou à rio j’te donnerai encore des lifts à vélo et quand l’guidon va tourner en rond que les pneus seront crevés on se sera rendu quelque part à creuser les parcs et les boulevards les lumières vertes brillent comme un phare on roulera même si y’a plus rien à voir de grands yeux ou un casse-tête sans la photo je vois plus loin avec chaque morceau une mappemonde à vélo à prague ou à zurich à beijing ou à rio j’te donnerai encore des lifts à vélo et quand l’guidon va tourner en rond que les pneus seront crevés on se sera rendu quelque part y’aura pu de chances qu’on prenne le bord à prague ou à zurich à beijing ou à rio simplement à montréal pour se rendre au métro j’te donnerai encore des lifts à vélo
13.
Parachute 08:34
des pas de travers du bout des doigts les vices et les clous d’une langue de bois des vieux souvenirs qui ont oublié le moment de te dire de t’en rappeler les bûches brûlent et recommencent des têtes de mule qui dépassent les nuances la pièce pleine de verre cassé un balai trop de poussière pour ramasser laisse-nous pas tomber la tête haute sous les pieds on est fin prêts pour commencer laisse-nous pas tomber couper les fils et se lancer le parachute peut pas s’écraser des tours de rein qui tournent en rond la chaîne se brise quand trichent les maillons du pétrole rose dans la voiture une orchidée trop noire pour de la verdure le châtiment des jours vendus le bail achève quand l’arbre s’est pendu l’angle mort est défailli pour autant de coins arrondis laisse-nous pas tomber la tête haute sous les pieds on est fin prêts pour commencer laisse-nous pas tomber couper les fils et se lancer le parachute peut pas s’écraser une crisse de chute en parachute criss criss criss criss criss criss criss criss criss prends-moi par la main retiens-moi attache-moi le parachute ne verra pas sa fin

credits

released April 29, 2016

enregistré au studio b
automne 2014 - hiver 2015 – automne 2015

textes et musiques: mathieu bérubé

réalisation: benoît parent, jérôme dupuis-cloutier, mathieu bérubé
arrangements: mélanie venditti, mathieu bérubé, helena deland, simon piché-castonguay, etienne mason, mathieu desmarteaux, benoît parent, jérôme dupuis-cloutier

prise de son et mixage: benoît parent

matriçage: luc papineau

design graphique et collage: marin blanc

photos: jean-philippe sansfaçon

production: ad litteram

couverture inspirée de nostalghia
du réalisateur andreï tarkovski

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all rights reserved

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about

Mathieu Bérubé Montreal, Québec

La banlieue de Saint-Eustache a vu naître Mathieu Bérubé par un clair après-midi de 1993. Il a depuis achevé ses études inférieures et étudié la guitare classique, raffiné son style et distingué ses manières. Il s’agit d’une poésie ludique orientée vers l’autre ; le désir et la sensualité. ... more

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